Un médecin    Un service    Sur le site

Patients|Public
Professionnels|Presse
Enseignement|Recherche
Centre hospitalier universitaire
SOINS - ENSEIGNEMENT - RECHERCHEde Nîmes
Patients|Public
Professionnels|Presse
Enseignement|Recherche
ACCÈS | CONTACT
FAIRE UN DON
L'INSTITUTION
PRENDRE RDV
TRAVAILLER ET SE FORMER AU CHU
UN SERVICE ?
UN MÉDECIN ?

Journée internationale de l’épilepsie
Rencontre avec le Dr Caroline Brière, Cheffe du service d’Épilepsie adulte et enfant du CHU de Nîmes

Surnommée autrefois, et à tort, l’expression du diable ou mal démoniaque, l’épilepsie se caractérise par des convulsions ou des absences. Du grec epilepsia, qui signifie « arrêt soudain », cette maladie chronique demeure assez peu connue du grand public.
À l’occasion de la Journée internationale de l’épilepsie, lundi 12 février 2024, rencontre avec le Dr Caroline Brière, Cheffe du service d’Épilepsie adulte et enfant du CHU de Nîmes, qui nous en dit plus sur cette maladie qui touche environ 600 000 personnes en France.

Qu’est-ce que l’épilepsie ?
C’est une maladie chronique, c'est-à-dire qu’un individu va présenter de manière répétée des manifestations à type de crise d’épilepsie.
L’épilepsie est une maladie extrêmement fréquente qui touche entre 600 à 700 000 patients en France, chiffres très largement sous-estimés. Elle touche tous les âges, avec des pics de fréquence chez l’enfant et la personne âgée. Les causes en sont multiples.

Quels sont les différents types d’épilepsie ?
On différencie les épilepsies généralisées et les épilepsies focales.
Les épilepsies généralisées peuvent concerner les enfants ou des adultes. Elles s’expriment par des absences (des ruptures de contact) ou des convulsions, suivies d’amnésie de l’épisode. Ceci est lié à une surexcitation des neurones de l’ensemble du cerveau.
Pour les épilepsies focales, la surexcitation ne concernera qu’un petit groupe de neurones, entraînant des signes cliniques variés dépendant de la localisation dans le cerveau.
Par exemple, si cela touche les neurones de la région centrale du cerveau, région de la motricité, vous aurez des signes cliniques touchant la motricité (secousses dans un seul membre par exemple).
Quant à l’origine de l’épilepsie, elle est variable.
Elle peut être idiopathique, c'est-à-dire sans cause décelée (IRM cérébrale normale) mais une origine génétique peut être retrouvée. Pour les épilepsies focales, on recherche des lésions cérébrales, visualisées sur IRM, qui peuvent être la conséquence d’une souffrance en période périnatale, d’un traumatisme crânien, d’une séquelle vasculaire cérébrale, d’une tumeur ou d’une lésion structurelle du cerveau congénitale…

Que propose le CHU de Nîmes en termes de prise en charge ?
La première des choses est de faire le diagnostic positif de l’épilepsie.
Il faut avoir une description clinique précise des symptômes, relatée par le patient ; les témoins et les vidéos des crises peuvent nous aider. C’est pourquoi nous proposons une consultation spécifique pour poser ce diagnostic. Nous nous aidons d’examens paracliniques, dont le plus important est l’électro-encéphalographie (EEG). En service, nous réalisons ces EEG et proposons des consultations dédiées pour l’épilepsie. Il faut savoir qu’un diagnostic d’épilepsie peut s’avérer difficile à poser.
Notre objectif est de trouver l’origine de l’épilepsie. Nous procédons donc à des examens plus poussés, parfois des EEG plus longs.
Selon le type d’épilepsie, on rencontre des troubles cognitifs ou psychologiques associés (apprentissage, mémoire,…) qui peuvent être liés à la maladie et aussi aggravés par les traitements.
Accompagner les patients, suite au diagnostic positif, est très important. L’aspect social est bien souvent impacté : parfois on ne peut plus conduire, parfois on ne peut plus exercer son métier…
La reconnaissance de la maladie et la réorientation (changement de travail) sont cruciales pour permettre, à nos patients, une meilleure inclusion et disposer d’une plus grande autonomie.

J’ajoute que le CHU de Nîmes est en partenariat avec l’AP-HM. Si un de nos patients peut être opérer de son épilepsie après un bilan approfondi réalisé sur le CHU de Nîmes, nous l’orientons à la Timone où nos confrères ont la possibilité de pratiquer la chirurgie de l’épilepsie. Ce partenariat existe depuis plusieurs années et permet un meilleur parcours du patient épileptique sur le territoire.

Pourquoi une journée consacrée à l’épilepsie ?
L’épilepsie demeure la deuxième pathologie neurologique la plus fréquente, après les céphalées et les migraines.
Il faut que nos jeunes neurologues soient formés à la prise en charge de cette pathologie. Il faut faire connaître cette maladie qui a un énorme impact social et psychologique. Au-delà des crises, les troubles psychologiques ou psychiatriques qui peuvent y être associés ont des répercussions sur la qualité de vie des épileptiques, chez qui les syndromes dépressifs, d’anxiété et les risques suicidaires sont plus élevés. La qualité de vie ne dépend pas que des crises, mais de tout ce qui gravite autour.  
Il faut en parler. Il faut que les centres hospitaliers aient les moyens de constituer des équipes pluri disciplinaires comme cela a été réalisé ici au CHU de Nîmes, pour prendre en charge tout ce qui est de l’ordre du handicap lié à cette maladie souvent sous-estimée.

 


Pour plus d’infos sur le service Épilepsie adulte et enfant du CHU de Nîmes : https://www.chu-nimes.fr/pole-amie/service-epilepsie-adulte-et-enfant.html

 
  • Partenariats




Les associations présentes au CHU de Nîmes



Toutes les actualités