Diabète
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Le diabète est une maladie chronique fréquente, due à un excès de sucre dans le sang (hyperglycémie) et peut, à long terme, endommager plusieurs organes si elle n’est pas bien contrôlée.
En France, plus de 4 millions de personnes vivent avec un traitement, dont 92 % avec un diabète de type 2. La maladie progresse souvent sans symptômes : le diagnostic est retardé de 10 ans en moyenne.
Qu'est-ce que le Diabète ?
Le diabète est une pathologie complexe car ses origines sont multiples, en fonction de la cause ou de l’étiologie de cette pathologie, la prise en charge est très différente. Cette maladie entraîne un excès de sucre dans le sang : c’est ce qu’on appelle l’hyperglycémie. À long terme, cette situation peut abîmer les différents organes : ce sont les complications chroniques du diabète.
Le diagnostic repose sur une mesure du taux de sucre dans le sang (glycémie). Cette mesure permet également la déclaration en ALD (Affection Longue Durée) :
- à jeun, il est considéré comme anormal s’il est supérieur ou égal à 1,26 g/L
- à n'importe quel moment de la journée, le taux ne doit pas être supérieur à 2 g/L
Avant ce stade, une glycémie « limite » peut signaler un prédiabète, aussi appelé intolérance au glucose, qui n'est pas une simple « allergie » mais bien souvent une alerte à ne pas négliger.
« Le sucre » (glycémie = sucre dans le sang) est le principal carburant de notre corps. Mais pour être utilisé correctement, il a besoin de l’insuline, une hormone essentielle produite par le pancréas. Si l’insuline manque ou agit mal, le sucre s’accumule dans le sang.
Les différents types de diabètes (type 1, type 2, gestationnel...)
Il existe plusieurs formes de diabète, selon leur origine (ou étiologie). Chacune a ses spécificités et son propre mode de traitement.
Diabète de type 2 :
C’est le plus fréquent : il représente environ 90 % des cas. Il survient souvent après 40 ans, chez des personnes en surpoids ou ayant des antécédents familiaux. Il évolue lentement et souvent sans symptômes, on peut le découvrir alors qu’il était présent depuis de nombreuses années lors d’une complication (atteinte des reins, des yeux, du cœur…).
Dans ce type de diabète, l’organisme produit encore de l’insuline, mais elle agit moins bien : c’est ce qu’on appelle l’insulinorésistance. Le traitement repose sur une alimentation équilibrée, une activité physique régulière, des médicaments (comprimés) pour pouvoir accentuer la fabrication d'insuline.
Diabète de type 1 :
Cette forme de diabète est due à une réaction auto-immune : le système immunitaire détruit les cellules du pancréas qui fabriquent l’insuline. Et sans insuline, impossible de métaboliser le sucre qui va alors s’accumuler dans le sang. Les signes d’alerte sont :
- une grande soif,
- une envie fréquente d’uriner (pollakiurie ou polyurie),
- une perte de poids inexpliquée,
- une fatigue intense,
- des infections à répétition.
Il touche souvent les enfants, adolescents ou jeunes adultes. Le traitement repose uniquement sur des injections d’insuline, plusieurs fois par jour ou via une pompe à insuline.
Diabètes génétiques (ou diabètes monogéniques) :
Ils apparaissent souvent chez de jeunes adultes, sans surpoids et sans symptômes. Ils peuvent ressembler au diabète de type 2 mais sont dus à une anomalie génétique.
Le dépistage se fait par un test génétique s’il y a des membres connus comme porteurs dans la famille. Mais il peut aussi être découvert par une prise de sang et enquête génétique s’il ne correspond pas aux critères des 2 autres diabètes. Le traitement dépend du type de mutation génétique et peut inclure des comprimés ou de l’insuline.
Diabète secondaire :
Il peut apparaître à la suite d’une atteinte du pancréas (chirurgie, maladie, inflammation chronique) ou à cause de certains médicaments. Le traitement varie selon la cause et les besoins en insuline de la personne.
Diabète Gestationnel :
Il survient pendant la grossesse, souvent vers le 2e ou 3e trimestre. Il est lié à une insulinorésistance temporaire provoquée par les hormones de grossesse. Il n'y a aucun symptômes visibles du diabète chez la femme, un suivi régulier de la glycémie est important.
Le diagnostic du diabète gestationnel est posé lorsque la prise de sang révèle que :
- la mesure en glycémie à jeun est égale ou supérieure à 0.92g/L et si pathologique pour la surveillance but < 1.20g/L deux heures après chaque repas
- la mesure en glycémie après charge en sucre se trouve à 1.80g/L après 1 heure et 1.53g/L au bout de 2 heures
Le traitement repose principalement sur une alimentation équilibrée et pauvre en sucre rapides, si nécessaire, un apport en insuline. Le diabète gestationnel disparaît généralement après l’accouchement, mais il expose à un risque plus élevé de développer un diabète de type 2 plus tard, notamment après la ménopause.
Quels sont les symptômes ?
Le diabète évolue souvent sans symptômes pendant de nombreuses années, surtout dans le cas du diabète de type 2. C’est pourquoi on parle parfois de "maladie silencieuse". Il est alors important de surveiller sa glycémie lors de prises de sang de contrôles.
Les signes les plus fréquents apparaissent surtout en cas de gros déséquilibre et diabète dit "insulinoprivé" :
- Soif intense et fréquente (polydipsie)
- Besoin d’uriner très souvent, même la nuit (polyurie)
- Perte de poids inexpliquée
- Fatigue importante
- Infections génitales à répétition (mycoses, irritations)
Existe-t-il des complications du diabète ?
Lorsque le diabète n’est pas bien contrôlé ou non-diagnostiqué, un excès prolongé de sucre dans le sang peut endommager plusieurs organes. Ces complications apparaissent alors tardivement :
- Problèmes cardiovasculaires : infarctus, AVC, artérite des membres inférieurs (douleur à la marche)
- Troubles de la vue : atteinte de la rétine (rétinopathie diabétique)
- Atteinte des reins : risque d’insuffisance rénale
- Troubles sexuels : baisse de l’érection, infections génitales fréquentes
- Plaies chroniques, notamment au niveau des pieds (pied diabétique)
Causes et facteurs de risques pour la maladie du diabète
Comme dit précédemment, les types de diabètes sont différents et peuvent avoir plusieurs causes : dérèglement du système immunitaire, prédispositions génétiques, facteurs liés au mode de vie...
- le poids en lien avec l'hygiène alimentaire,
- le manque d’activité physique,
- le surpoids ou l’obésité,
- des antécédents familiaux de diabète,
- ou encore l’âge (le risque augmente avec le temps)
Le diabète gestationnel, quant à lui, est dû aux changements hormonaux de la grossesse, notamment chez les femmes ayant déjà des facteurs de risque.
Le diabète de type 2, longtemps considéré comme une maladie de l’adulte, touche aujourd’hui de plus en plus de jeunes, en lien avec la hausse de la sédentarité et de l’obésité.
Quels sont les signes du diabète ?
Le diagnostic du diabète repose sur une prise de sang permettant de mesurer la glycémie (le taux de sucre dans le sang). Une glycémie à jeun supérieure ou égale à 1,26 g/l ou une glycémie aléatoire au-dessus de 2 g/l permet de poser le diagnostic. En cas de doute, un test de charge en sucre (appelé hyperglycémie provoquée) peut être réalisé.
Une fois le diagnostic posé, un bilan des complications est systématiquement proposé : il peut inclure un examen des yeux, un bilan rénal, un doppler des artères ou encore un examen des pieds.
Dépistage du diabète
Un dépistage précoce est essentiel, surtout si vous présentez des facteurs de risque (surpoids, alimentation déséquilibrée, manque d'activité physique ou antécédents familiaux).
Calcul de risque : Test FINDRISC
Un questionnaire simple permet d’estimer votre risque de développer un diabète dans les 10 prochaines années appelé le test FINDRISC. Il prend en compte des critères comme l’âge, le poids, les antécédents familiaux, l’activité physique ou encore l’alimentation. C’est un outil de dépistage utile pour repérer les personnes à surveiller ou à orienter vers un test sanguin.
- Faites le test FINDRISC en 3 minutes, en ligne et gratuitement chez vous, pour connaitre votre score de risque d'avoir du diabète : https://contrelediabete.federationdesdiabetiques.org/le-test

La glycémie capillaire via appareil lecteur de glycémie
La glycémie capillaire se mesure en piquant le bout du doigt à l’aide d’un lecteur de glycémie (appelé aussi Glucomètre ou Dextro) dans le cadre d'une autosurveillance de la glycémie. Elle donne une indication rapide du taux de sucre dans le sang. Mais attention, cette méthode peut manquer de précision : elle peut donner des résultats faussement normaux ou anormaux. Elle ne remplace donc pas une prise de sang en laboratoire pour poser un diagnostic fiable.
Mesure de la glycémie par prise de sang
C’est l’examen le plus fiable pour diagnostiquer le diabète. Elle permet de mesurer précisément la glycémie à jeun et, si nécessaire, d’effectuer un test de charge en sucre. Une glycémie à jeun supérieure ou égale à 1,26 g/l peut confirmer le diagnostic. Elle permet aussi de contrôler l’évolution du diabète sur le long terme, mais est inutile de la faire plus d'1 fois tous les 3 mois.
Et après le diagnostic ?
Le diabète nécessite une surveillance régulière :
- Par des auto-contrôles de la glycémie (au bout du doigt ou avec un capteur pour certains patients)
- Par des prises de sang de contrôles pour suivre la glycémie et l’hémoglobine glyquée, un indicateur du contrôle glycémique sur les 3 derniers mois.
Quel traitement pour le diabète ?
Le diabète est une maladie chronique, c'est à dire qu'il n’existe pas de traitement curatif, le but est de pouvoir stabiliser la glycémie afin d’éviter les complications aigues et chroniques.
Le traitement repose sur plusieurs piliers et est à adapter en fonction des symptômes et des types de diabète :
- Une alimentation équilibrée, pauvre en sucres rapides (mais pas interdits !)
- Une activité physique régulière, adaptée à chacun
- Une perte de poids, dans le cas du diabète de type 2, qui peut parfois permettre une rémission (notamment après une chirurgie bariatrique)
- La prise de médicaments antidiabétiques oraux : les plus courants sont les Biguanides, ISGLt2 ou diurétique du sucre, Inhibiteurs de la DPPIV, sulfamides, inhibiteurs de la glucosidase...
- Les injections non insuliniques, par exemple GLPI de façon hebdomadaire
- La prise d'insuline peut être indispensable dans certains cas et sera administrée sous forme d’injections rapides ou lentes, ou via une pompe à insuline
- La mise en place d'un "système en boucle fermée" aussi appelé pancréas artificiels permet un meilleur équilibre glycémique grâce à un algorithme intelligent injectant de l'insuline au moment opportun (Attention : il n'est remboursé que dans certains cas, soumis à entente préalable avec votre médecin et demande une connaissance approfondie de la pathologie et de l'alimentation)
Questions fréquemment posées (précautions, vaccinations, risque génétique…)
Peut-on guérir du diabète ?
Le diabète est une maladie chronique qui signifie qu'elle ne peut pas être guérie, mais dans certains cas, notamment en cas de diabète de type 2 lié à un surpoids important, une perte de poids significative peut entraîner une rémission. Cela signifie que la glycémie redevient normale, sans traitement, mais un suivi reste indispensable.
Si j’ai eu un diabète gestationnel, mon enfant risque-t-il d’être diabétique ?
Avoir un diabète gestationnel n’entraîne pas automatiquement un diabète chez l’enfant. Cependant, cela peut augmenter légèrement le risque qu’il développe un surpoids ou un diabète de type 2 à l’âge adulte, surtout si l’environnement familial est peu favorable. Un suivi médical régulier et de bonnes habitudes de vie dès l’enfance permettent de limiter ce risque.
Un enfant ou jeune de moins de 30 ans peut-il être diabétique ?
Le risque existe, mais il reste faible. Avoir un parent diabétique augmente légèrement les chances de développer un diabète (la plupart du temps de type 1) ; mais cela dépend aussi de nombreux facteurs comme l’hygiène de vie, le poids et l’alimentation. N’hésitez pas à en parler avec un professionnel de santé si vous avez des inquiétudes.
Le traitement par insuline est-il obligatoire ?
Le médecin adapte toujours son traitement en fonction de l'évolution de la maladie. Si l'on vous propose de l’insuline, c’est parce que votre corps n’en produit plus assez pour réguler votre glycémie et subvenir à vos besoins. L’insuline est une hormone vitale, indispensable à l’équilibre du diabète.
Les injections d'insuline font-elles grossir ?
Elles ne font pas grossir directement. Elles permettent simplement de mieux utiliser le sucre, qui était auparavant éliminé dans les urines en cas de déséquilibre. Il peut donc y avoir une reprise de poids normale, liée à l’amélioration du métabolisme.
Où se faire soigner et être pris en charge pour le diabète dans le Gard ?
La prise en charge du diabète est assurée par l’ensemble de l’équipe médicale spécialisée du service des Maladies Métaboliques et Endocriniennes (MME) du CHU de Nîmes.
Les consultations et soins sont proposés sur les deux sites hospitaliers (CHU de Nîmes à Carémeau et Hôpital Universitaire de Réadaptation, de Rééducation et d'Addictologie au Grau-du-Roi).