Brucellose

Catégorie :

Maladie infectieuse

Partie du corps :

Discipline :

Biologie

Définition de la maladie infectieuse de la Brucellose

La brucellose est une maladie infectieuse due à des bactéries du genre Brucella. Elle touche principalement les animaux d’élevage (bovins, ovins, caprins, porcins), mais peut être transmise à l’homme. Cette maladie zoonotique, c’est-à-dire transmise de l’animal à l’homme, est rare en France, mais reste fréquente dans de nombreuses régions du monde.

La brucellose est aussi appelée fièvre de Malte ou fièvre ondulante en raison de la fluctuation typique de la fièvre qu’elle provoque. Chez l’être humain, elle peut se présenter sous des formes très variées : aiguë, subaiguë ou chronique, avec des symptômes parfois difficiles à relier à la maladie.

Quels sont les symptômes de la Brucellose ?

Les manifestations cliniques de la brucellose sont très variables selon le stade de l’infection et la réponse immunitaire du patient, il est donc normal que vous vous posiez la question "est-ce que j'ai la Brucellose ?". Nous avons listé les symptômes correspondant à cette maladie infectieuse

 

Forme aiguë 

La phase aiguë survient après une période d’incubation de 1 à 4 semaines (parfois plusieurs mois). Les symptômes apparaissent de manière brutale ou progressive, et peuvent durer plusieurs semaines :

  • Fièvre élevée, souvent en dents de scie, atteignant 39 à 40°C
  • Sueurs abondantes, surtout nocturnes (souvent malodorantes)
  • Frissons, courbatures, fatigue intense (asthénie)
  • Maux de tête, douleurs musculaires et articulaires
  • Malaise général, troubles digestifs, perte d’appétit
  • Hépatomégalie (foie augmenté de volume), splénomégalie (rate augmentée)

Dans environ 90 % des cas, en particulier ceux liés à Brucella abortus, l’infection peut passer inaperçue (forme asymptomatique). Dans d'autres cas, des complications précoces peuvent apparaître : arthrites, orchites (inflammation des testicules), atteintes osseuses.

 

Forme subaiguë

Cette forme peut succéder à une phase aiguë négligée ou insuffisamment traitée. Elle se manifeste souvent par :

  • Des douleurs ostéoarticulaires (dos, hanches, genoux)
  • Une raideur articulaire ou des douleurs neurologiques (radiculalgies)
  • Une fièvre persistante ou intermittente
  • Une altération de l’état général (fatigue chronique, faiblesse)

Les atteintes osseuses (spondylodiscite) sont fréquentes et peuvent évoquer une forme particulière de tuberculose vertébrale. Des atteintes du système urogénital (prostatite, orchiépididymite) ou digestif (hépatite granulomateuse, abcès hépatique ou splénique) sont possibles.

 

Forme chronique

La brucellose chronique se manifeste plus de six mois après l’infection initiale, parfois même sans épisode aigu identifié. On parle alors de :

  • Patraquerie brucellienne : fatigue physique, mentale, intellectuelle et sexuelle
  • Douleurs diffuses, parfois invalidantes
  • Épisodes fébriles après l'effort, sueurs, baisse de moral
  • Foyers infectieux localisés dans les os, le foie, les reins (appelés brucellomes)
  • Réactions immuno-allergiques : uvéite, iridocyclite, érythème noueux

Cette forme est difficile à diagnostiquer, car les examens peuvent être normaux et les symptômes peu spécifiques.

Les modes de transmissions de la Brucellose

La brucellose est principalement transmise à l’homme par :

  • La consommation de produits laitiers non pasteurisés (lait cru, fromages au lait cru)
  • L’ingestion d’abats mal cuits
  • L’inhalation de poussières ou d’aérosols contaminés (dans les élevages, les laboratoires, les abattoirs)
  • Le contact direct avec des animaux infectés ou leurs sécrétions (sang, urines, produits d’avortement)

Il n’y a pas de transmission interhumaine directe. Les personnes à risque sont principalement les professionnels en contact avec des animaux : éleveurs, vétérinaires, techniciens de laboratoire, ouvriers d’abattoirs.

 

Prévention

La prévention repose sur l’adaptation des pratiques à chaque contexte :

  • En zone endémique : éviter la consommation de lait cru ou de fromages locaux non pasteurisés, bien cuire les viandes et les abats, se laver soigneusement les mains après contact avec des animaux.
  • Pour les voyageurs : ne pas consommer de produits non contrôlés ou issus de l’économie informelle (marchés de rue).
  • Pour les professionnels exposés : utiliser des équipements de protection (gants, masques), désinfecter les surfaces, former les personnels à la biosécurité.

Sachez que la surveillance vétérinaire, la pasteurisation du lait et le contrôle des produits animaux ont permis de réduire fortement les risques en France, où la maladie est aujourd’hui très rare.

 

Situation en France

Grâce à une politique sanitaire rigoureuse, l’incidence de la brucellose est très faible : moins de 50 cas par an, le plus souvent importés. La France est reconnue comme pays indemne de brucellose bovine. Une surveillance active est maintenue, notamment sur la faune sauvage (sangliers, bouquetins) et les troupeaux en plein air.

Diagnostic

Le diagnostic de la brucellose repose sur un faisceau d’arguments cliniques, biologiques et contextuels. Il commence généralement par une prise de sang afin de détecter la présence d’anticorps spécifiques dirigés contre les bactéries Brucella. Dans certains cas, une mise en culture de la bactérie peut être réalisée à partir de prélèvements sanguins ou de moelle osseuse. La PCR (amplification génique) peut également être utilisée pour obtenir un diagnostic plus rapide et plus sensible. 

Le contexte est également essentiel : des antécédents de voyage dans une zone à risque, ou un contact étroit avec des animaux d’élevage ou des produits animaux non contrôlés, renforcent fortement la suspicion. Toutefois, le diagnostic peut s’avérer complexe lorsque les symptômes sont peu spécifiques ou en cas d’infection chronique, parfois silencieuse.

Traitement de la Brucellose

Le traitement de la brucellose repose sur une antibiothérapie prolongée, qui associe généralement deux antibiotiques pour garantir l’élimination de la bactérie Brucella, qui a la particularité de se loger à l’intérieur des cellules du système immunitaire. Dans les formes aiguës, les médecins prescrivent une combinaison d’antibiotiques ayant une bonne capacité de diffusion dans les tissus et une efficacité contre les bactéries intracellulaires. Ce traitement est administré sur plusieurs semaines afin de prévenir les rechutes, fréquentes si la durée est trop courte.

La brucellose chronique, quant à elle, ne justifie pas toujours un traitement antibiotique, surtout en l’absence de foyer infectieux clairement identifié. Dans ce cas, l’approche est plutôt symptomatique, visant à soulager la fatigue, les douleurs diffuses ou les troubles fonctionnels.

Chez l’enfant ou la femme enceinte, des protocoles spécifiques sont proposés, avec des antibiotiques adaptés pour limiter les risques pour l’enfant à naître ou le jeune patient. L’ensemble du traitement est prescrit et surveillé par un médecin, notamment en raison des effets secondaires potentiels de certains médicaments (atteintes rénales, auditives, troubles digestifs...).

Le Centre National de Référence Brucella (CNR) Laboratoire Expert

Le Centre National de Référence (CNR) Brucella, rattaché au service de microbiologie du CHU de Nîmes, joue un rôle clé dans la surveillance et la maîtrise de la brucellose en France. Ce laboratoire expert, désigné par Santé Publique France, assure l’identification précise des souches de Brucella, apporte son appui technique aux professionnels de santé et participe à l’évaluation des diagnostics biologiques. 

Il collabore également avec les autorités sanitaires pour analyser les cas humains déclarés, détecter d’éventuels foyers d’infection et prévenir la réémergence de cette zoonose. Grâce à son expertise, le CNR Brucella contribue activement à la sécurité sanitaire du territoire et au suivi épidémiologique de cette maladie à déclaration obligatoire.

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Centre national de référence Brucella (CNR) Laboratoire Expert

Spécialiste de la Brucella, la bactérie à l’origine de cette maladie infectieuse, le service de Microbiologie du CHU de Nîmes…