Professionnel

Exercice d'un cas de situation sanitaire exceptionnelle : la prise en charge d’un patient à haut risque infectieux

Mis à jour le 08.07.2025 - Publié le

Le 17 juin, le CHU de Nîmes et l’Agence Régionale de Santé ont simulé l’accueil et la prise en charge inter-services d’un patient atteint d’une maladie infectieuse avec un haut potentiel de risque de contamination.  

Cet exercice de grande ampleur a permis de tester la capacité des équipes du CHU de Nîmes à prendre en charge un patient suspecté d’être infecté par un agent biologique émergent de classe IV, comme la Fièvre Hémorragique de Crimée-Congo (FHCC), une pathologie dont la mortalité peut dépasser les 30 %.

Ce type d’agent pathogène requiert une vigilance extrême et une coordination rigoureuse entre les services pour éviter toute contamination. Cet exercice, préparé par le groupe SSE (Situations Sanitaires Exceptionnelles), avait pour objectif de tester et d’optimiser l’ensemble du circuit de soins, depuis l’appel initial jusqu’à la prise en charge hospitalière spécialisée, sous l’observation de la Direction Qualité Gestion des Risques et des Relations avec les Usagers (DQGR) du CHU de Nîmes et l’ARS.

Une chaîne de prise en charge sans passage aux urgences

La simulation a débuté dès l’appel au SAMU30, déclenchant la mobilisation de plusieurs équipes ainsi qu’une logistique spécifique et minutieuse. Le patient fictif a ensuite été pris en charge par le SMUR de Nîmes, en conditions réelles, jusqu’à son admission directe dans le service des maladies infectieuses, évitant ainsi les urgences. Cette organisation permet de réduire au maximum les risques de contamination à d’autres patients et aux professionnels hospitaliers. La sécurisation du transfert et de l’arrivée du patient à l’hôpital a été assurée par les équipes de la SSBP (Service Sécurité des Biens et des Personnes), garantissant un isolement optimal dès les premiers instants.

Un test en conditions réelles pour les équipes

L’exercice a permis d’évaluer la réactivité et la coordination entre les différents acteurs impliqués : le SAMU30, le SMUR, les équipes des maladies infectieuses, les réanimateurs, le service qualité et gestion des risques (DQGR), la SSBP et les référents SSE. Chacun a pu, dans des conditions proches du réel, mettre en œuvre ses procédures et démontrer sa capacité à collaborer efficacement, en mobilisant pleinement ses compétences techniques et médicales.

Ce fut aussi l’occasion d’évaluer les contraintes imposées par le port d’équipements de protection individuelle (EPI) et d’apprécier la fonctionnalité des nouveaux locaux du Service des Maladies infectieuses (SMIT), dotés d’un secteur REB (Risque Épidémiologique et Biologique) spécifiquement conçu pour accueillir ce type de patients. 

Une démarche saluée par l’ARS

L’Agence Régionale de Santé (ARS), présente en tant qu’observateur, a salué l’expertise des équipes et la rigueur de l’exercice. Elle a souligné l’importance de ces simulations dans la préparation aux crises sanitaires majeures, au service de la sécurité de la population.

Cet exercice témoigne de l’engagement du CHU de Nîmes et met en lumière le travail de coordination mené par les professionnels de terrain : Dr Aurélie Martin et Pr Paul Loubet (SMIT), Dr Margaux Chabannon (urgences SAMU SMUR et référente SSE), Thibaut Story (cadre SAMU/SSE), et l’ensemble des équipes mobilisées citées.