Recommandations officielles, PNDS I Bilan diagnostique initial recommandé I Traitements I Suivi I Services impliqués et référents pour prise de rdv I Groupes de recherche, registres et protocoles en cours
Recommandations officielles, PNDS
Bilan diagnostique initial recommandé
- La VS est fréquemment augmentée lors d’une poussée lupique, alors que la CRP est peu ou pas élevée, sauf en cas de sérite ou d’infection associée ;
- Une numération avec formule sanguine (NFS) et bilan hémolyse (haptoglobine, Coombs, LDH, schizocytes) à la recherche de cytopénie(s) autoimmune(s) ;
- Bilan rénal : BU (protéinurie et/ou d’une hématurie + /- une étude de la cytologie urinaire. Un dosage de la protéinurie des 24 heures ou du rapport protéine/créatinine urinaire sur une miction en cas de présence d’une protéinurie à la BU : discussion d’une ponction biopsie rénale (PBR) avec un service spécialisé selon les résultats. Il n’existe pas de corrélation entre l’importance de la protéinurie, et la gravité de l’atteinte histologique rénale. Un dosage de l’albuminémie s’il existe une protéinurie, à la recherche d’un syndrome néphrotique.
- Bilan hémostase : une mesure du temps de prothrombine (TP) et temps de céphaline activé (TCA), à la recherche d’un anticoagulant circulant ou d’un inhibiteur d’un facteur de la coagulation ; une recherche d’anticorps antiphospholipides par : la recherche d’anticorps anti-cardiolipine de type IgG et IgM ; la recherche d’un anticoagulant de type lupique, détecté par un allongement du TCA ; un dosage des anticorps anti-bêta–2-glycoprotéine I peut être demandé, essentiellement en cas de positivité de l’un des deux premiers examens. La présence d’anticorps anti-phospholipides doit être impérativement rappelée dans toutes les situations à risque de thrombose (immobilisation, certaines interventions chirurgicales...)
- Dosage des immunoglobulines sériques IgG, IgA : la présence fréquente d’un déficit en IgA peut favoriser la survenue d’infections, et le taux d’IgG est utile pour interpréter la VS ;
Généralement détectés par immunofluorescence indirecte (IFI) sur cellules HEp-2 : excellent test de dépistage car leur négativité (titre < 160e) rend extrêmement improbable le diagnostic de LES. En revanche, leur présence est peu spécifique car également décelable dans de nombreuses circonstances, notamment dans d’autres maladies systémiques, certaines hépatopathies, hémopathies et viroses, prise de médicaments, voire chez des sujets sains. En cas de positivité, leur spécificité doit être précisée.
NB : En cas de positivité des AAN, le laboratoire doit en préciser le titre et l’aspect, et peut à son initiative pratiquer une recherche d’anticorps anti-ADN natif, même si elle n’est pas prescrite (par la technique de son choix).
Leur recherche est moins souvent positive que celle des AAN, mais ils sont beaucoup plus spécifiques. Leur dosage est la clé du diagnostic. Il peut s’effectuer par trois méthodes, dont les résultats sont parfois discordants : le test de Farr est la méthode de référence (détecte les anticorps de forte affinité et a une très bonne spécificité ; il peut se négativer alors que le test Elisa reste positif. Sa forte positivité est associée statistiquement à l’existence d’une néphropathie proliférative ; les tests Elisa sont très sensibles: bonne méthode de dépistage, mais de peu de valeur dans le suivi ; le test d’immunofluorescence indirecte de Crithidia luciliae est une méthode sensible de dépistage.
Ils sont détectés le plus souvent par ELISA ou blot.
Schématiquement :
Leur présence peut contribuer au diagnostic en cas de suspicion de LES avec recherche négative d’anticorps anti-ADN natif.
Fréquents lors du LES, même en l’absence d’événement thrombotique et/ou obstétrical. Le groupe des AAP comprend essentiellement :
Il n’est pas recommandé de réaliser de typage génétique
En fonction des signes cliniques, divers autres examens seront demandés : les explorations morphologiques par imagerie dépendront de l’atteinte d’organe mise en évidence par l’interrogatoire et l’examen clinique.
des radiographies des mains en cas d’atteinte d’arthrite
une échographie abdominale, complétée éventuellement par un scanner ou une imagerie en résonance magnétique (IRM), un dosage de l’amylasémie, de la lipasémie, des transaminases en cas de douleur abdominale,
une échographie cardiaque en cas de sérite ou souffle cardiaque
une IRM cérébrale, éventuellement complétée par une ponction lombaire (PL) et un électroencéphalogramme (EEG), en cas d’atteinte neurologique ;
une IRM cérébrale en cas de manifestation neuropsychiatrique
un dosage des anticorps dirigés contre la protéine P ribosomale, en cas de troubles psychiques ;
une échographie rénale en cas de néphrite.
en cas d’atteinte cutanée atypique ou de doute diagnostique, une biopsie de peau avec étude en immunofluorescence (IF) sera effectuée.
en cas d’atteinte pulmonaire interstitielle, la réalisation d’une étude fonctionnelle (EFR) avec étude de la diffusion du CO peut être utile ;
en cas de symptomatologie oculaire, un examen par lampe à fente (LAF) peut compléter l’étude du FO ;
en cas de signes de dysfonctionnement thyroïdien, un dosage de TSH doit être demandé ;
devant une suspicion de syndrome d’activation macrophagique, un myélogramme, un dosage du fibrinogène, du taux de triglycérides, de la natrémie et de la protidémie, de la ferritinémie doivent être demandés en urgence.
Principales stratégies thérapeutiques en vigueur (schématiques et simplifiées)
Le traitement a plusieurs objectifs :
Mesures générales:
Traitements à proposer
L’hydroxychloroquine (HCQ) a l’AMM en «traitement d’appoint ou en prévention des rechutes des lupus systémiques ». L’HCQ doit être prescrite en prévention des rechutes à tous les patients lupiques (sauf contre- indication) (Niveau de preuve = 2 ; recommandation = A).
Bilan préthérapeutique nécessaire : Un examen ophtalmologique initial recherche une éventuelle rétinopathie dont l’existence peut contre-indiquer ce traitement. La dose quotidienne en hydroxychloroquine généralement utilisée est de 400 mg/j si la fonction rénale est normale. Une dose inférieure à 7 mg/kg de poids est recommandée en prévention des rechutes. Il n’existe pas de consensus sur les modalités de la surveillance ultérieure, annuelle ou semestrielle.
Le suivi rétinien proposé par la Société Française d’Ophtalmologie.
Fréquence :
En fonction de l’atteinte, différents traitements peuvent être envisagés
Manifestations dermatologiques
Manifestations ostéo-articulaires
Atteintes sévères (rénales, cardiovasculaires, cérébrales, pulmonaires)
Les traitements dépendront du ou des organes atteints et du caractère urgent engageant ou non le pronostic vital.
- traitement d'attaque: corticothérapie IV puis relai PO + immunosuppresseurs (mycophénolate mofétil ou cyclophosphamide)
+/- immunoglobulines IV
- traitement d'entretien: relai par immunosuppresseurs (azathioprine ou mycophénolate mofetil ou cyclosporine)
- échanges plasmatiques
Prévention des accidents de thrombose au cours des néphropathies lupiques
Le traitement anticoagulant prophylactique est justifié chez les patients néphrotiques avec une albuminémie < 20 g/l, en l’absence de contre-indication.
Syndrome des antiphospholipides (SAPL)
Manifestations pleuro-pulmonaires:
Le bénéfice du mycophenolate mofetil (hors-AMM) a été rapporté dans des observations isolées, ainsi que pour le rituximab (hors-AMM).
Manifestations hématologiques :
En cas d’échec : splénectomie, l’utilisation des agonistes du récepteur de la thrombopoiétine, du rituximab (PTT), et, en dernier recours, des immunosuppresseurs (MMF, azathioprine, cyclophosphamide).
Femmes enceintes avec anti-SSA : surveillance des complications de type BAV, risque de poussée lupique et en particulier d’éclampsie
Utilisation des biomédicaments : cf recommandations du CRI (2014) : seul le belimumab (anticorps anti BLyS) a une AMM dans le LES. Le rituximab n’a pas l’AMM mais peut être envisagé dans certaines formes de LES. La place respective de ces biothérapies dans ces indications reste à définir.
La fréquence des consultations variera en fonction de la sévérité initiale, du type d’atteinte viscérale et/ou de la survenue d’événements intercurrents. Un examen clinique est nécessaire à chaque modification de traitement. De manière générale, la fréquence recommandée de l’examen clinique est tous les 3 à 6 mois en période de quiescence, plus rapprochée, mensuelle, en cas de lupus évolutif, notamment en cas d’atteinte viscérale grave. L’examen clinique de suivi est identique à celui réalisé lors de l’évaluation initiale. La fréquence des consultations est adaptée à l’évolutivité clinique. Un bilan des complications et des atteintes viscérales est réalisé à chaque consultation (recherche de protéinurie par bandelette urinaire au minimum à chaque consultation, et à long terme tous les 3 mois).
Un suivi gynécologique est nécessaire en cas d’anomalie des menstruations ou de demande de contraception.
La fréquence de ces examens, ainsi que la prescription d’autres examens complémentaires biologiques, est adaptée :
Seuls seront détaillés les examens indispensables au dépistage et au suivi des complications et atteintes viscérales survenant classiquement au cours du lupus systémique. D’autres examens pourront être réalisés en fonction de l’évolution de chaque patient.
Traitement | AMM | Posologie | Précautions d'emploi | Surveillance |
Hydroxychloroquine |
- lupus érythémateux discoïde - lupus érythémateux subaigu traitement d'appoint - prévention des rechutes des lupus systémiques |
400 mg/jour | ophtalmologique | |
Cyclophosphamide |
- formes sévères de lupus érythémateux aigus disséminés - néphropathies auto-immunes cortico-résistantes |
- IV: discontinue de 0,5 à 0,8 g/m2 à adapter selon le nadir leucocytaire, la fonction rénale et l’âge, toutes les 4 semaines pendant 6 mois - IV: 500 mg toutes les 2 semaines pendant 6 cures (schéma type EURO-LUPUS) pour caucasiens |
- hydratation abondante - prescription uromitexan et antiémétiques - Penser au CECOS |
- NFS pendant toute la durée du traitement (avant chaque cycle): NFS tous les 5 à 7 jours, puis tous les 2 jours si les leucocytes chutent en dessous de 3000/mm3 - BHC - signe infectieux |
Azathioprine |
- formes sévères - chez les patients intolérants aux corticoïdes - corticodépendants - réponse thérapeutique est insuffisante en dépit de fortes doses de corticoïdes |
entre 1 et 3 mg/kg/jour |
- NFS - Fonction rénale - Bilan hépatique toutes les semaines pdt 8 semaines puis tous les 2 à 3 mois pdt toute la durée du traitement |
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IgIV |
- PTI | 1 g/kg/j à renouveler à J2 ou J3 en fonction de l’évolution du syndrome hémorragique | hydratation appropriée avant le début de la perfusion d’IgIV |
- Diurèse - Fonction rénale |
Bélimumab |
- lupus systémique actif avec présence d’auto-anticorps et activité de la maladie élevée (définie par exemple par la présence d’anticorps anti-ADN natif et un complément bas) malgré un traitement standard. Pas recommandé si néphropathie lupique active et sévère ou qui présentent des manifestations actives et sévères du système nerveux central+++ |
10 mg/kg à J0, 14 et 28 du traitement, puis toutes les 4 semaines |
Services impliqués et référents pour prise de rdv (mail, tel)
Pr Christian JORGENSEN et Dr Yves-Marie PERS 04 67 33 72 31
Pr B Combe et Pr J. Morel 04 67 33 73 14
Pr A. Le Quellec 04 67 33 73 32
Pr A. Bourdin 04 67 33 61 26
Pr O. Dereure 04 67 33 69 33
Groupes de recherche, registres et protocoles en cours
Registre du CRI FLEUR
Groupe de recherche : Réseau CRIN IMIDIATE
Protocole : anti-CD28 et anti-CD22 (epratuzumab)